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5 mars 2009 4 05 /03 /mars /2009 14:08
Accord de sortie de crise en Guadeloupe, le mouvement fait école à La Réunion et va faire tache d'huile dans les DOM-TOM, pourquoi pas en métropole ?

 

 

 

Lettre d'un Béké entrepreneur (info)

Blanc métropolitain, mais guadeloupéen depuis 1970 (j’avais 7 ans), ma scolarité : Anquetil, Raizet, Carnot puis Baimbridge pour le bac. Ensuite direction Lyon pour des études d’ingénieur et ensuite un 3eme cycle de management et Marseille ; puis 10 ans dans une PME marseillaise pour acquérir de l’expérience professionnelle.

En 1998, je suis revenu « au pays » pour créer une entreprise dans le domaine du tourisme et dans le secteur des nouvelles technologies. Ma motivation : « Prouver qu’il est possible de créer de la valeur en Guadeloupe, créer de l’emploi guadeloupéen, développer une entreprise dans les nouvelles technologies, et ne plus parler du tourisme antillais en terme de potentiel, mais en terme de richesse créée ». Aujourd’hui cette entreprise a développé un savoir faire unique au monde.

En 1999 j’ai obtenu le prix de l’entreprise innovante du Ministère de la Recherche (Ministre Monsieur Claude Allègre) parmi 3.000 candidats ; en Octobre 2008 le jury du magazine « Inter-Entreprises » me faisait l’honneur de m’élire manager Antilles-Guyane de l’année. Commentaire de Mr Arconte de la Direction du travail en Guadeloupe « je n’ai jamais lu un rapport de mes services aussi élogieux sur une entreprise guadeloupéenne ». Il faut dire qu’avec mes équipes, nous avons toujours été fier de porter haut les couleurs du tourisme antillais, de créer des emplois directs et indirects, et de créer de la richesse de la valeur ajoutée partagée par tous. Il faut dire que nous appliquons toute la convention collective des agents de voyages, et que les salaires de l’entreprise sont en moyenne 30% plus élevés que ceux de la métropole ; il faut dire que nous avons distribué au titre de l’exercice 2007 près de 70.000 euros de participation aux salariés…et pourtant nous allons mourir !

A cette date l’entreprise comptait 65 salariés à Saint-François, et en janvier 2009 nous avons réalisé 30% de croissance par rapport à l’an passé. Je m’apprêtais à embaucher 5 personnes de plus, à investir encore plus car le tourisme guadeloupéen repartait après 10 années de galère.

En 5 semaines nous avons annulé plus de 2.000 touristes en Guadeloupe et Martinique, nous avons remboursé plus d’1 million d’euros à nos clients, nous avons perdu plus de 3 millions d’euros de chiffre d’affaires, plus de 500.000 euros de marge brute ; le nombre de clients nous sollicitant pour des séjours aux Antilles est passé de 700 par jour à moins de 200 jours. La haute saison touristique est désormais derrière nous, et nous abordons les ventes de la basse saison (de Mai à Septembre). Il est désormais certain qu’au-delà des pertes accumulées depuis 5 semaines, les 6 mois à venir seront catastrophiques ; non seulement l’entreprise ne s’en remettra pas, mais des centaines d’emplois vont être supprimés dans les hôtels, restaurant, loueurs de voitures, loueurs de bateaux, excursionnistes … (combien parmi les 12.000 salariés du tourisme ? il suffira de regarder les chiffres entre Mars et septembre prochain).

Alors cette semaine je m’apprête à licencier les 10 premiers salariés de l’entreprise, parmi eux les contrats de formation, professionnalisation, les CDD que nous aurions dû et pu embaucher si on nous avait laisser faire notre métier de créateur de valeur et de richesse. Je sais aussi que ce sont les 10 premiers et que je serais contraint de continuer pour préserver le reste, puis continuer …etc jusque la fin !

Oui je pleure, je pleure d’incompréhension fasse à un suicide collectif, je pleure de voir la classe politique locale muette, invisible face au désastre social qui s’annonce, face aux milliers de chômeurs qui vont grossir les rangs de l’ANPE et les bureaux des pleurs de leur collectivité. Je pleure de voir tous ces politiques venir donner des leçons. Madame Royale vous qui affirmez « …ne me dites pas que les entreprises ne peuvent pas augmenter les salaires de 200 euros ! » alors montrez nous l’exemple du haut de votre poste de Présidente de la Région Poitou Charente, « ne me dites pas que la Poitou Charente ne peut pas le faire ! » et d’ailleurs que toutes les régions socialistes de France nous montrent l’exemple puisque c’est si facile.

 

Votre inconséquence et démagogie récupératrice privent les guadeloupéens de la fierté de créer leur propre développement et générer leur propre richesse. Il est de la responsabilité du politique de légiférer sur la juste répartition de la richesse ! Cela passe par les textes de toutes natures (et il en existe de nombreux) , mais pas par les accusations généralisantes, infondées, irresponsables et par l’émotion à 2 euros.

Je pleure de voir que la seule façon que nous avons de distribuer de la richesse, c’est d’emprunter, c’est par la dette des collectivités locales, de l’état; dette dont nous allons ‘courageusement’ léguer à nos enfants.

Dans mon métier qu’est le tourisme, je rappelle que la Barbade, Etat indépendant située à 600 kilomètres de la Guadeloupe, étant 4 fois plus petite que la Guadeloupe, ayant 2 fois mois d’habitants, accueil chaque année 1,2 million de touristes générant 1,2 milliards de recettes par an !

La Guadeloupe accueillent à peine 400.000 touristes générant à peine 400 millions d’euros. Alors voilà 800 millions d’euros par an, qui sont ni des subventions, ni de la dette, ni de l’emprunt, ni du RMI, ni du RSA, ni « déchoukage » d’une communauté, ni de l’appauvrissement des entreprises, ni des bons sentiments, ni des « y a qu’à, faut qu’on ». Il s’agit de travail de réflexion, de compétence, d’ambition, de stratégie, de qualité, de management de motivation de salariés…. Mais face à cela nous offrons les carcans administratifs aussi bien de l’état que de la région, et le dogmatisme syndical.

 

Manifestation…

Au lieu de cela nous en Guadeloupe fermons des hôtels depuis 10 ans : (Anse de Rocher, Marissol, Kayé-Là, Domaine de Malendure, Petite Anse, Plantation sainte-Marthe, Callinago, Méridien/Kalenda, Hôtel Tropical, Royal Caraïbes, Village Raisin Clair, Le Hamak,…), et plus récemment pour des périodes provisoires ou définitives : Le Manganao, le Club Med, Pierre et Vacances !
Alors oui je pleure face aux licenciements que l’on m’oblige à faire alors que je pourrais créer des dizaines d’emplois et générer des dizaines de millions d’euros de richesse à distribuer, parce que les Hommes modernes (tous tant que nous sommes, chef d’entreprise, politiques, syndicalistes, journalistes, simples citoyens !) préférons la facilité de lieux communs au travail, à la compétence, au dialogue, à la réflexion, A 0 l’innovation !

Notre société est capable de créer ses nouvelles idoles en la personne de nos footballeurs multimillionnaires, mais jette « aux chiens » les entrepreneurs, créateurs de valeurs, de richesses, d’emploi alors qu’ils prennent des risques financiers pour eux et leur famille ; on les jette « aux chiens » avec une seule formule lapidaire « pwofitasyon ».

Messieurs les syndicalistes fonctionnaires, hommes et femmes politiques biens pensants, vous voulez distribuer de la richesse : or, vous la détruisez ; vous voulez moins de chômeurs, or vous les créés ; comment pourrais-je ne pas pleurer de colère, d’incompréhension et d’impuissance !

Je veux me battre pour créer de la richesse et je suis enchaîné, je veux me battre pour créer des emplois et je suis enchaîné, je veux me battre pour la Guadeloupe, mon pays « sé ten mwen .. . » aussi!), et l’on me suicide !

François BENARD
Nouvelles Antilles
Manager Antilles Guyane 2008

Le préfet Nicolas Desforges (g) et Elie Domota signent la fin de la grève en Guadeloupe le 4 mars 2009 à Pointe-à-Pitre
© 2009 AFP (Julien Tack)
La Guadeloupe a signé un accord de sortie de crise après 44 jours de grève générale paralysante, mais La Réunion lui a aussitôt emboîté le pas avec l'annonce du lancement mardi d'une grève reconductible, la Martinique poursuivant ses laborieuses négociations

La Guadeloupe a signé un accord de sortie de crise après 44 jours de grève générale paralysante, mais La Réunion lui a aussitôt emboîté le pas avec l'annonce du lancement mardi d'une grève reconductible, la Martinique poursuivant ses laborieuses négociations

En Guadeloupe, Elie Domota, dirigeant emblématique du collectif LKP qui menait la grève générale, a signé dans la nuit de mercredi à jeudi un accord de fin de conflit appelant "à la reprise de l'activité normale".

Ce texte, extrêmement détaillé, compte 165 articles aussi bien sur le prix de la baguette, l'embauche d'enseignants ou l'octroi de billets d'avions à prix réduits. Il récapitule les avancées obtenues sur les 146 revendications initiales du LKP en faveur du pouvoir d'achat.

L'accord "Jacques Bino" prévoyant une augmentation de 200 euros des bas salaires lui est annexé.

Le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, Yves Jégo s'est réjoui de cette "sortie de crise" tout comme le préfet Nicolas Desforges qui a appelé la Guadeloupe à mettre "les bouchées doubles" pour se remettre de la grève.

Des Guadeloupéens fêtent la signature de l'accord le 4 mars à Pointe-à-Pitre
© 2009 AFP (Julien Tack)
Elie Domota a appelé ses troupes "à rester mobilisées et à continuer à se battre" pour étendre "dans toutes les entreprises de Guadeloupe" les hausses de salaire.

Mais le LKP n'entend pas pour autant baisser les bras. Aussitôt l'accord signé, Elie Domota a appelé ses troupes "à rester mobilisées et à continuer à se battre" pour étendre "dans toutes les entreprises de Guadeloupe" les hausses de salaire.

La Guadeloupe sort de la crise. Un accord appelle à la reprise du travail. Durée: 1min18
© 2009 AFP

Il s'en est pris au Medef qui n'a pas signé l'accord Bino estimant que l'organisation patronale était "en train d'imploser".

En Martinique, en grève générale depuis un mois, l'heure était plutôt au statu quo avec des négociations laborieuses. Mercredi soir, la plupart des magasins étaient fermés et les barrages paralysaient toujours l'activité économique.

Une entreprise de matériaux de construction s'est mise en "lockout", autrement dit une fermeture volontaire entraînant une suspension des contrats de travail des salariés,

Mais l'évènement du jour s'est produit à plusieurs milliers de kilomètres de distance, à La Réunion, où le mouvement guadeloupéen est en passe de faire école.

Un appel à la grève générale à partir de mardi prochain a été lancé par un collectif, le Cpsar, rassemblant une quarantaine d'organisations, de syndicats et de partis politiques de gauche, à l'issue de deux manifestations à Saint-Denis et Saint-Pierre, qui ont rassemblé entre 12.000 (préfecture) et 35.000 personnes (organisateurs).

Comme aux Antilles, la principale revendication porte sur une hausse de 200 euros nets des bas salaires.

A Paris, tandis que le ministre du Budget Eric Woerth a souhaité que "le dialogue social puisse renaître" dans les DOM chiffrant entre 200 et 250 euros le coût des mesures en leur faveur en 2009, l'extrême-gauche s'est réjoui de la "victoire" du mouvement social guadeloupéen espérant qu'il puisse faire tâche d'huile.

Le PCF a parlé de "brêche ouverte" tandis la porte-parole de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud a jugé que les Guadeloupéens avaient "montré la voie à suivre" à La Réunion, mais aussi en métropole.

A l'unisson Max Evarist, secrétaire général de FO Guadeloupe, a appelé sur France Inter la métropole à embrayer sur les DOM à l'occasion de la journée d'action du 19 mars. "L'idéal, a-t-il dit, serait de faire une grève générale, car faire des grèves à saute moutons comme ils font en métropole, ça ne sert pas à grand chose".

Dans tous les cas, merci aux contribuables...! Espérons que la solution "concédée" ne soit pas le naufrage économique et social des Antilles françaises et des DOM TOM, à suivre !
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