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19 février 2009 4 19 /02 /février /2009 08:30
Antilles : la vérité sur le LKP
Révolte. De la vie chère à la cause identitaire, le collectif a mobilisé la Guadeloupe. Reportage.

C'est le plus beau coup de marketing politique qu'on ait vu depuis longtemps. Un concept fédérateur, servi par une organisation sans faille, dans un contexte tout ce qu'il y a de porteur. En créole, cela s'appelle la "pwofitasyon". Profits abusifs, exploitation outrancière, les tentatives de traduction ne manquent pas pour définir les raisons de la colère ; goinfrerie serait peut-être le terme le plus approprié. Celle dont font preuve les sociétés qui tiennent l'économie insulaire, souvent aux mains de descendants de colons (voir encadré page 35), avec pour conséquence un coût de la vie supérieur d'un tiers à ce qu'il est en métropole.

Il a suffi que le collectif Lyannaj Kont Pwofitasyon (LKP) appelle à une grève générale le 20 janvier pour que l'île soit en quelques heures saisie d'un engourdissement qui a rapidement tourné à la paralysie. Véritable poumon de l'économie locale, le tourisme est mis à mal : la saison bat son plein, mais les hôtels ferment les uns après les autres faute de clients ou parce que le personnel ne peut offrir les prestations attendues.

À Pointe-à-Pitre, la rue Frébault, principale artère commerçante, est déserte pour cause de rideaux de fer baissés. En périphérie, la zone industrielle de Jarry et les centres commerciaux sont frappés du même mal. Tout comme les établissements scolaires et l'université des Antilles, dont les élèves et les étudiants pratiquent l'école buissonnière depuis fin janvier. Et ce qui est vrai de Pointe-à-Pitre l'est dans des proportions à peine moindres du reste du département, qu'il s'agisse de Grande-Terre ou de Basse-Terre.

C'est finalement autour des barrages dressés lundi par les militants du LKP et aux abords de la vingtaine de stations-service encore ouvertes que se manifeste la plus grande animation. Des files d'attente s'allongent à toute heure du jour, les conducteurs devant parfois patienter plusieurs heures avant d'avoir accès au carburant : "Je suis déjà venu hier, se désole un chauffeur de taxi, mais mon réservoir a été siphonné dans la nuit."

Le mouvement n'est pas né par génération spontanée. À la mi-décembre, le LKP a lancé un ultimatum pour obtenir une baisse des prix à la pompe, restés obstinément élevés alors que le cours du brut avait été divisé par trois depuis l'été. Dès lors, les animateurs de LKP disposaient d'un mois avant le début de la grève générale pour transformer cette formation embryonnaire en un puissant collectif au service d'une cause sociale, mais aussi identitaire.

À l'Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG), qui a remporté la majorité absolue aux dernières élections prud'homales, et à la quasi-totalité des autres formations syndicales sont venus s'ajouter des groupes alternatifs et de nombreuses formations culturelles. Au bout du compte, un agrégat de 49 structures différentes, représentant une majorité écrasante de la population guadeloupéenne. Avec les avantages et les inconvénients que cette diversité implique : une capacité à ratisser très large, mais aussi la nécessité de s'en tenir au plus petit commun dénominateur, frustrante pour certains. Ainsi la question de l'indépendance de la Guadeloupe est-elle taboue, alors que l'UGTG la revendique ouvertement.

Il ne restait plus qu'à trouver une figure suffisamment légitime et charismatique susceptible de mener cette troupe à la bataille. Élie Domota avait déjà la légitimité en sa qualité de secrétaire général de l'UGTG. Et le charisme lui est venu assez rapidement. Carrure de rugbyman qu'enveloppent généralement des tee-shirts de couleur vive et à fort contenu politique, fine moustache qui coiffe parfois un sourire, plus souvent une expression de gravité, à 42 ans, Domota a vite appris les codes qui régissent sa nouvelle fonction.
Didactique lors des entretiens, théâtral juste ce qu'il faut dans la négociation, capable de galvaniser les foules sans pour autant élever la voix lorsqu'il est sur une estrade, ce directeur adjoint de l'ANPE qui est passé par les Jeunesses ouvrières chrétiennes peut compter sur une logistique rodée, comme l'a prouvé la manifestation organisée le 14 février au Moule, une localité située sur la côte est de l'île.

Pouvoir de mobilisation

Il y a quelque chose de subliminal dans le calendrier fixé par le LKP. Le début de la grève générale aurait pu être fixé à un autre moment, mais si le 20 janvier a été retenu, c'est assurément parce que cette date correspondait également à l'intronisation de Barack Obama, premier Afro-Américain à accéder à la Maison-Blanche. Le jour de la première rencontre avec le secrétaire d'État à l'outre-mer, Yves Jégo, n'est pas anodin non plus : le 4 février, anniversaire de l'abolition de l'esclavage en 1794.

Samedi 14 février, l'objectif du rendez-vous était plus clairement affiché. Il s'agissait de rendre hommage à quatre ouvriers agricoles en grève, tués dans ce village par les forces de l'ordre cinquante-sept ans plus tôt, jour pour jour. Et prouver au passage qu'après quatre semaines d'un conflit usant, le LKP n'avait rien perdu de son pouvoir de mobilisation. Une démonstration de force tranquille qui allait doucher les espoirs de pourrissement nourris par les adversaires de Lyannaj. Plus de 10.000 personnes (sur une île qui compte moins de 500.000 habitants) ont ainsi défilé sur un mode festif sans que le moindre incident soit à déplorer, les hommes du service d'ordre, reconnaissables à leur polo "Sécurité LKP", veillant à ce que rien ne vienne gâcher la fête.

Deux jours plus tard, le collectif a administré une nouvelle preuve de ses capacités opérationnelles, mais dans un registre plus percutant. Domota a averti que, faute d'un accord sur le principal point d'achoppement, une augmentation de 200 euros pour les bas salaires, cette semaine serait celle de l'escalade. Ses hommes ont tenu parole, dressant à nouveau des barrages sur les principales routes de l'île, comme ils l'avaient fait au début de la grève.

Personne n'a jamais douté de la possibilité, pour le LKP, de jouer sur les deux tableaux, mais tout indique, après un mois de bras de fer, que la manière forte est désormais privilégiée. La nécessité de maintenir un rapport de force favorable incite le collectif à privilégier les moyens coercitifs. Premiers visés, les commerçants qui refusent de se plier aux ordres de fermeture.

Rideau baissé ou pillage ­organisé

"Les hommes du LKP procèdent toujours de la même manière, témoigne l'un d'eux sous le couvert de l'anonymat. Ils viennent à plusieurs et expliquent que, si on ne boucle pas, ça sera ouvert à tout le monde ; bref, c'est rideau baissé ou pillage organisé." Et gare à ceux qui résistent ou affichent publiquement leur désaccord. À Sainte-Anne, station balnéaire proche de Pointe-à-Pitre, le gérant d'un magasin de photos s'est fait rosser par les gros bras du collectif pour avoir refusé d'obéir à leurs injonctions. Puis, ça a été au tour des entreprises de la zone industrielle de recevoir ce genre de visites dissuasives.

Parallèlement, le LKP a opéré un glissement d'ordre dialectique, la dimension communautaire semblant prendre le pas sur la revendication sociale. Ce faisant, il joue sur du velours. Les propos aberrants tenus sur Canal+ par Alain Huyghues-Despointes, un vieux béké martiniquais hostile au métissage par souci de "préserver" sa race, risquent de lui valoir une condamnation pour incitation à la haine raciale, mais le mal est fait : les Antillais sont tentés d'en conclure que, décidément, rien ne changera jamais sous le soleil.

Par ailleurs, l'absence de toute référence à la crise guadeloupéenne au cours de la prestation télévisée de Nicolas Sarkozy a également choqué une population qui garde une certaine nostalgie de l'intérêt que lui portait Jacques Chirac. Et les accusations de double langage portées contre Yves Jégo, qui se serait engagé sur les fameux 200 euros (ce qu'il dément) avant de regagner Paris, trouvent ici des oreilles attentives.

"Autour de la table des négociations, vous avez des Guadeloupéens d'origines africaine et indienne qui revendiquent face à l'État et au patronat, qui sont à 99 % des personnes dites blanches. [...] Il faudra qu'une frange de ce patronat qui a toujours pensé que la compétence était blanche finisse par admettre que nous ne sommes plus dans l'ex-Afrique du Sud", avertissait le week-end dernier, dans le quotidien France-Antilles , une spécialiste des conflits sociaux insulaires, Patricia Braflan-Trobo.

Dans ce contexte, la tentation est grande pour Domota et les siens de céder à un manichéisme en noir et blanc afin de galvaniser une base que la durée du conflit épuise nerveusement et surtout financièrement. Tentation à laquelle le leader du LKD cède parfois. Il insiste sur la dimension "afro-asiatique" du conflit (après l'abolition de l'esclavage, les colons ont fait venir de nombreux Indiens), et n'a pas hésité à accuser l'État de vouloir "tuer les Guadeloupéens". Le message passe comme une lettre à la poste. Chanté ou imprimé sur les tee-shirts, le slogan "la Gwadloup, sé ta nou, la Gwadloup, sé pa ta yo" (la Guadeloupe, c'est à nous, la Guadeloupe, c'est pas à vous) est de toutes les manifestations.

"Cette conception d'une société dans laquelle les patrons, forcément blancs, seraient les esclavagistes des temps modernes n'a plus de sens, explique Christophe Louis, président de la CGPME locale. Je connais beaucoup de petits entrepreneurs qui sont noirs ou métis, comme moi, et dont les sociétés ne survivront peut-être pas à la grève générale. Alors que les descendants de colons sont à la tête d'entreprises suffisamment solides pour n'être pas affectées."

D'autres expriment leur ras-le-bol sur un ton plus expéditif : "Les soutiens du LKP sont, pour la plupart, des fonctionnaires, comme 40 % de la population active guadeloupéenne. Ils ne risquent rien, mais n'hésiteront pas à sacrifier courageusement les emplois des autres", s'emporte un commerçant qui se dit "sur la corde raide".

Une logique qui n'échappe pas à l'homme de la rue. Dans un département qui affichait un taux de chômage de 26 % avant même d'être frappé par la crise mondiale, les conséquences économiques et sociales de cette opération île morte risquent d'être ravageuses. Certains reconnaissent mezza voce être écartelés entre la tentation de mettre un terme au mouvement avant que son coût ne devienne exorbitant et celle de continuer un combat comme la société guadeloupéenne n'en a pas connu depuis des décennies.

En début de semaine, la même alternative se posait au LKP de façon plus aiguë encore, sauf à imaginer que l'État accède à toutes ses revendications. Capituler, renoncer à cette augmentation pour les salaires les plus bas, source de tous les blocages, serait suicidaire à ce stade. Mais jouer la carte de la lutte à mort avec toutes les conséquences qu'elle implique n'était guère plus envisageable.
"Le LKP est une structure de circonstance qui ne survivra pas forcément à cette grève générale, estime le politologue Julien Mérion. Mais, quelle qu'en soit l'issue, le problème identitaire demeurera." Il est même à craindre qu'il ne se pose avec plus d'acuité après qu'avant.
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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 12:20
Exclusif : les plans pour renforcer les troupes françaises en Afghanistan

Selon nos informations, les état-majors travaillent actuellement sur trois scénarios pour renforcer le contingent français en Afghanistan, avec des effectifs allant de 100 à 800 hommes supplémentaires. Aucune décision politique n'est prise et, officiellement, le ministère de la Défense exclut toujours l'envoi de tels renforts pour des raisons d'opportunité politique.

Le premier scénario, minimal, consiste en l'envoi d'une poignée d'hélicoptères de combat Tigre [ dont ce serait le premier déploiement opérationnel ] et d'une centaine d'hommes pour les soutenir.

Les deux autres scénarios (600 et 800 hommes) consistent en l'envoi d'un nouveau bataillon [Groupement tactique interarmes  - GTIA ], ainsi que d'équipes d'OMLT (Operational Mentoring Liaison Team) au sein de l'armée nationale afghane.

Le dispositif français en Afghanistan sera de toute manière profondément réorganisé dans les prochains mois, avec le transfert prévu de la sécurité de la région de Kaboul aux autorités afghanes. Cette réarticulation permettra de transférer des militaires français vers d'autres secteurs du pays.

  Source : Jean Dominique Merchet / Secret Défense / Libération

  Tiens donc, le ministre de la défense serait un menteur ? On ne nous dit pas tout et on prend les français pour des   billes (pour être poli !) Voir mes articles précédents sur le sujet ! Le début du prix à payer pour les strapontins à l'OTAN !

JDD / militant
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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 08:19
Guadeloupe: un syndicaliste assassiné par les émeutiers, fusillades et pillages cette nuit, cela devait hélas arriver ! Il est plus que temps de reprendre la situation en main !

 

 

Violences le 18 février 20098 à Pointe-à-Pitre
© 2009 AFP (Julien Tack)
Violences le 18 février 20098 à Pointe-à-Pitre

La Guadeloupe a connu une flambée de violence dans la nuit de mardi à mercredi, et au moins trois policiers et trois gendarmes ont été légèrement blessés par des tirs d'armes à feu lors alors que les affrontements entre jeunes et forces de l'ordre se multipliaient.

Le gouvernement "lance un appel au calme" en Guadeloupe", après les violences et pillages de la nuit, a déclaré mercredi sur Europe 1 son porte-parole, Luc Chatel.

Plusieurs magasins ont été pillés à Pointe-à-Pitre, selon la préfecture, et des barrages, dont certains enflammés, dressés sur plusieurs rues de la ville désertées par les habitants, selon un photographe de l'AFP. Trois policiers ont été légèrement blessés par des tirs d'armes à feu dans une cité de la ville, où ils avaient été appelés pour une intervention.

Incendies, pillages et violences
© 2009 AFP
Incendies, pillages et violences

A Baie-Mahault (10 km de Pointe-à-Pitre) de violentes échauffourées ont opposé dès 19H00 mardi (00H00 mercredi en métropole) une centaine de jeunes à des gendarmes mobiles. Selon le maire de la ville, Ary Chalus, une centaine de jeunes étaient présents dans la zone commerciale de Destrelland à Baie-Mahault, qui avait brièvement rouvert le week-end sous haute surveillance policière. Certains, munis de fusils à pompe, ont tiré à balles réelles en direction de la police, a-t-il également indiqué.

Trois gendarmes ont été légèrement blessés, a ajouté M. Chalus, tandis que trois jeunes ont également été interpellés.

Face à ce regain de violences, le "collectif contre l'exploitation" (LKP), qui mène la grève générale qui paralyse l'île et son activité économique depuis le 20 janvier, a lancé "un appel au calme" sur la radio RCI en milieu de soirée.

Des incidents avaient déjà eu lieu dans la nuit précédente. Lundi matin, les militants du LKP avaient dressé de nombreux barrages et les forces de l'ordre étaient intervenues, puis dans la soirée et la nuit des bandes de jeunes s'étaient opposées aux forces de l'ordre.

Elie Domota le 17 février 2009 à Pointe-à-Pitre
© 2009 AFP (Julien Tack)
Elie Domota le 17 février 2009 à Pointe-à-Pitre

Selon la préfecture, "des incendies se déclarent dans des commerces, essentiellement dans l'agglomération de Pointe-à-Pitre". Ont notamment été pillés des magasins et entreprises appartenant au groupe béké -les descendants de colons blancs- martiniquais Bernard Hayot (GBH), notamment une concession Renault, un atelier de réparations auto rapides, un magasin de pneus et un hypermarché Carrefour.

Les revendications du LKP portent notamment sur la cherté de la vie, dans des Antilles françaises où quasiment tout est importé, alors que le taux de chômage est le plus élevé de l'Union européenne et le PIB par tête deux fois inférieur à la métropole. Le conflit social a cristallisé un profond malaise autour des problèmes économiques et sociaux, sur un fond historique marqué par l'esclavage

Violences le 18 février 2009 à Pointe-à-Pitre
© 2009 AFP (Julien Tack)
Violences le 18 février 2009 à Pointe-à-Pitre

Le leader charismatique du LKP, Elie Domota, a lancé sur la radio RCI un appel au calme, en créole: "ne mettez pas votre vie en danger, ne mettez pas la vie des autres en danger". "Ne répondez pas à la provocation", a-t-il lancé aux jeunes, demandant dans le même temps au préfet de "retirer ses gendarmes". Vers 20H00 locales, sur RFO Télé-Guadeloupe, M. Domota avait appelé les manifestants à "laisser les gendarmes +débarrer+ et à reconstituer les barrages après leur départ".

Appelant à "renforcer la mobilisation", M. Domota avait aussi affirmé que "plus il y a de Guadeloupéens sur les routes, plus Sarkozy, Fillon et consorts comprendront qu'il faut satisfaire nos revendications".

Ce regain de violences survient alors que le président de la République doit recevoir jeudi à Paris les parlementaires et présidents des collectivités territoriales de Guadeloupe et Martinique.

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16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 09:55
IL FAUT SAVOIR NE PAS ALLER TROP LOIN, LES EFFETS SONT PIRES QUE LES BENEFICES A EN TIRER !

 

Manifestation le 15 février 2009 au Moule, en Guadeloupe
© 2009 AFP (Julien Tack)
Manifestation le 15 février 2009 au Moule, en Guadeloupe

Le blocage semblait total dimanche dans les Antilles françaises, où le ton est monté après près de quatre semaines de grève contre "la vie chère", rien ne semblant en voie de relancer rapidement les négociations, tout particulièrement en Guadeloupe.

Après la démonstration de force du "collectif contre l'exploitation" (LKP), qui mène la grève depuis le 20 janvier en Guadeloupe et a rassemblé samedi entre 9.000 (police) et 50.000 (organisateurs) manifestants, des sources craignaient même un durcissement.

Le LKP a refusé de suivre les élus de gauche qui l'avaient appelé samedi "à un assouplissement de la grève" et à cesser d'obliger les commerces à fermer. Ils ont invoqué l'asphyxie économique de l'île et se sont engagés à un effort financier en faveur des bas salaires pour relancer les négociations.

"Le mouvement ne s'essoufle pas, il s'amplifie", a prévenu le leader du LKP, Elie Domota, qui a durci le ton, accusant l'Etat de vouloir "tuer les Guadeloupéens" en envoyant des renforts de gendarmes.

Plusieurs sources estimaient que des barrages routiers pourraient être dressés, ce que ne confirme pas Charlie Lando, l'un des lieutenants de M. Domota. S'il appelle à "poursuivre" la grève et "à l'amplifier", il estime qu'il n'y a pas lieu de la "durcir" car "le mouvement se durcit de lui-même".

Une Guadeloupéenne devant le rayon vide d'un supermarché, le 14 février 2009 à Pointe-à-Pitre
© 2009 AFP (Julien Tack)
Une Guadeloupéenne devant le rayon vide d'un supermarché, le 14 février 2009 à Pointe-à-Pitre

Les responsables du collectif exigent toujours que l'Etat respecte "ses engagements" en terme d'augmentation de salaires, mais le gouvernement conteste avoir accepté de compenser des hausses de salaires. Le conseiller social de l'Elysée, Raymond Soubie, a de nouveau renvoyé dimanche la question aux "partenaires sociaux".

Mais "aucun rendez-vous" n'est prévu avec le patronat, selon M. Lando.

Même blocage à la Martinique, où le "collectif du 5 février", qui mène depuis 10 jours la grève, a claqué samedi la porte de négociations avec la grande distribution sur des baisses de prix et attend d'elle un accord écrit pour reprendre les discussions.

D'ici là, le collectif a appelé à une "grande mobilisation" lundi matin.

Yves Jégo se dit dans le Parisien de lundi "confiant" pour l'issue de la crise en Martinique. En revanche, pour la Guadeloupe, "c'est plus compliqué" estime le secrétaire d'Etat à l'outre-mer qui demande au patronat de "formuler une proposition complète très rapidement".

Ce n'est pas du goût du Medef de Guadeloupe qui a "l'impression d'être le seul à essayer de trouver des propositions", a affirmé son président Willy Angèle.

Cartes et fiches de présentation de la Guadeloupe et la Martinique
© 2009 AFP
Cartes et fiches de présentation de la Guadeloupe et la Martinique

De son côté, le PS demande à Nicolas Sarkozy "de s'exprimer" sur la crise pour marquer le "retour nécessaire de l'Etat" dans les négociations.

A Fort-de-France, il était encore très difficile de faire le plein, la plupart des stations service étant fermées par manque de carburant.

Sur le front touristique, la situation est "catastrophique" selon le président de la fédération des hôteliers Nicolas Vion, alors que les vacances de février des Parisiens viennent de commencer. "Le taux d'occupation est de 20 à 30% au lieu de 90 à 100%", a-t-il expliqué à l'AFP. Les touristes se détournent vers la République Dominicaine, moins chère et plus accueillante !

Des salariés ont du être mis en congés forcés ou au chômage technique.

Trois hôtels de Saint-Anne, dont le Club Med, ont cessé d'accueillir des clients, faute d'un "service acceptable", selon M. Vion qui constate amèrement que la plage est déserte. "Je n'ai jamais vu ça".

Beaucoup d'observateurs ne voient pas d'issue rapide, en tous les cas pas avant mercredi, date du sommet social à l'Elysée.

Guadeloupe: les grévistes érigent des barrages routiers
lefigaro.fr, avec AFP
16/02/2009 |

La préfecture assure que plusieurs axes ont déjà été dégagés. Alors que la grève générale dure depuis le 20 janvier, l'île semble plus que jamais être dans une impasse totale.

Le LKP avait annoncé un «durcissement» cette semaine de la grève générale qui paralyse la Guadeloupe et menacé de bloquer les axes routiers. Des paroles aux actes. Neuf barrages ont en effet été érigés tôt lundi matin, sur plusieurs axes routiers stratégiques de l'île par des grévistes du Collectif contre l'exploitation, selon la préfecture. Le directeur de cabinet du préfet, Pascal Gauci, indique toutefois que «tous ces barrages sont en voie de traitement. Les sommations (par haut-parleur) suffisent à faire partir les manifestants».

Deux barrages ont été érigés à Sainte-Rose, dans le nord, dont l'un sur le pont de La Boucan. Ce pont constitue l'unique point de passage routier de l'axe Sainte-Rose/Deshaies Pointe-à-Pitre. Une centaine de manifestants étaient situés à proximité. A Capesterre Belle-Eau (sud), deux barrages, dont l'un sur un pont, interdisaient la circulation vers Pointe-à-Pitre en provenance de cette commune et de celles situées plus au sud. Une vingtaine de manifestants a été signalée à proximité de l'un des barrages de Capesterre Belle-Eau.

Trois barrages ont été érigés à des points stratégiques, à Morne-à-l'eau (centre) et deux au Gosier (est). Au Gosier, justement, un journaliste a vu une trentaine de gendarmes mobiles intervenir pour lever un barrage érigé sur la rocade menant à Pointe-à-Pitre. Plusieurs manifestants, dont certains portaient cagoules et masques de chirurgie, ont été interpellés.

 

Entre 8.000 et 12.000 emplois menacés

 

Des barrages avaient été établis sur les principaux axes routiers de l'île dans les jours qui avaient suivi le début de la grève générale, le 20 janvier. Plus aucun barrage n'avait été érigé durant la période suivante de pénurie de carburant, qui semble s'être atténuée depuis vendredi avec la réouverture d'une quarantaine de stations-services réquisitionnées par la préfecture.

De son côté, le secrétaire d'Etat chargé de l'Outre-mer Yves Jégo s'alarme de la durée du conflit. Selon lui, les risques que fait peser pour l'emploi le conflit social en Guadeloupe «sont gigantesques», près de quatre semaines après le début du mouvement social sur l'île. Selon les estimations du patronat local, la grève menacerait entre 8.000 et 12.000 emplois.

Dans une interview au Parisien, Yves Jégo demande au patronat de «formuler une proposition complète très rapidement» en Guadeloupe, les négociations étant au point mort. L'équipe du Medef de Guadeloupe est renforcée depuis deux jours par la déléguée générale du Medef Réunion, a indiqué le «patron des patrons» guadeloupéens Willy Angèle. Jégo réaffirme par ailleurs que «l'Etat n'a jamais promis de financer l'augmentation» de 200 euros pour les bas salaires réclamée par le collectif LKP. «Nous n'avons pas le pouvoir de décider des salaires, pas plus en métropole qu'en outre-mer».

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14 février 2009 6 14 /02 /février /2009 08:27
A la Une
Afghanistan: 17.000 soldats américains supplémentaires

 

 

Des soldats américains écoutent le discours d'investiture de Barack Obama, à Kaboul le 20 janvier 2009
© 2009 AFP (Massoud Hossaini)
Des soldats américains écoutent le discours d'investiture de Barack Obama, à Kaboul le 20 janvier 2009

Le président américain Barack Obama a annoncé mardi l'envoi d'environ 17.000 hommes supplémentaires en Afghanistan d'ici à l'été, commençant à tenir la grande promesse faite pendant la campagne de mener une autre politique étrangère.

"Pour faire face à d'urgents besoins en matière de sécurité, j'ai accédé à la requête du secrétaire (à la Défense Robert) Gates qui demandait le déploiement d'une brigade expéditionnaire de Marines au printemps et d'une brigade Stryker (blindée) de l'Armée de Terre et des forces de soutien nécessaires cet été", a indiqué M. Obama dans un communiqué.

Selon un responsable de la Défense, une brigade de Marines compte environ 8.000 hommes, une brigade de l'Armée de Terre de 3.500 à 4.000 hommes. Les effectifs de la force de soutien se chiffreront à environ 5.000 hommes, dont l'ordre de mission sera signé un peu plus tard, a dit un porte-parole du Pentagone, Bryan Whitman.

Les Etats-Unis ont déjà 38.000 soldats en Afghanistan, sur les 70.000 au total de la force internationale.

Selon un responsable de l'administration, l'objectif est de déployer les 17.000 hommes avant la présidentielle du 20 août, qui s'annonce comme un moment éminemment délicat.

Il s'agit de la première décision majeure prise par M. Obama en matière de déploiement de soldats depuis son investiture le 20 janvier.

M. Obama commence ainsi à tenir l'une de ses grandes promesses électorales: transférer l'effort militaire d'Irak, où son prédécesseur George W. Bush a engagé une guerre qu'il réprouvait, à l'Afghanistan, premier front selon lui du combat contre l'extrémisme.

Dans son communiqué, M. Obama indique que le retrait qu'il prévoit des troupes américaines d'Irak lui donne la "souplesse" indispensable pour renforcer les effectifs en Afghanistan.

M. Obama affirme que l'Afghanistan n'a pas reçu l'attention et les ressources que les circonstances réclament d'urgence.

La décision, singulièrement annoncée sans grande solennité, répond à la "détérioration" de la situation afghane, dit M. Obama.

Mais il insiste aussi sur le danger venu du Pakistan voisin, qui sert de base arrière aux insurgés combattant en Afghanistan et où l'intensification des activités extrémistes en général est devenue un sujet de préoccupation grandissant pour le gouvernement américain.

M. Obama rappelle qu'il a ordonné une révision de la stratégie américaine pour l'Afghanistan, mais aussi pour le Pakistan et plus largement pour la région.

M. Obama souligne que la décision annoncée mardi ne préempte aucunement l'issue de ce réexamen, alors que le commandement américain en Afghanistan a demandé jusqu'à 30.000 troupes supplémentaires.

La divulgation de cette nouvelle stratégie semble très proche, et M. Obama passe communément pour devoir annoncer qu'il accède à la demande de 30.000 hommes supplémentaires.

M. Obama souligne cependant que sa stratégie sera "globale", qu'elle portera non pas seulement sur le combat contre les talibans, mais aussi sur le développement d'un pays qui reste parmi les plus pauvres au monde.

Dans son communiqué, M. Obama dit sa volonté d'agir de concert avec les alliés des Etats-Unis, une manière de rappeler l'effort entrepris par son gouvernement pour obtenir d'eux qu'ils s'engagent davantage en Afghanistan.

M. Obama devait soulever la question afghane au Canada jeudi lors de son premier déplacement étranger en tant que président. Le Canada a signifié qu'il mettrait fin en 2011 à la mission de ses 2.750 soldats. Dans un entretien accordé à la chaîne canadienne CBC, M. Obama a exprimé l'"espoir" mardi de recevoir d'Ottawa à sa "stratégie d'ensemble", ce qui ne signifie pas nécessairement qu'il demandera à M. Harper de reconsidérer la décision de retrait.

Le retour de la France dans le commandement intégré de l'alliance atlantique provoque des remous à gauche comme à droite. Il semble que l'on nous dise pas tout...!

Le retour de la France dans le commandement intégré de l'Otan, qui devrait être officialisé le 4 avril, lors du sommet organisé à Strasbourg et Kehl en Allemagne pour le soixantième anniversaire de l'alliance atlantique, provoque déjà des remous à l'UMP. Rejoignant l'opposition conjuguée de la gauche et du MoDem à ce projet qui «marque la fin de l'indépendance de la France et un alignement sur les États-Unis», selon Jean-Marc Ayrault, une partie des députés de la majorité sont également hostiles à cette volonté affichée de Nicolas Sarkozy de «normaliser» les rapports entre la France et l'Otan.

Quarante-trois ans après la sortie du commandement intégré décidée par le général de Gaulle, pro et anti-atlantistes continuent à s'affronter. L'ancien premier ministre Dominique de Villepin, dont les proches réclament l'audition par les commissions des affaires étrangères et de la défense, au grand embarras de Jean-François Copé, a estimé sur i-Télé que la France «va se trouver rétrécie sur le plan diplomatique» et «sera plus vulnérable au terrorisme». Le patron du groupe PS, lui, a demandé à Fillon «d'engager la responsabilité du gouvernement » sur ce «retournement stratégique».

Bernard Accoyer, le président de l'Assemblée, serait d'accord pour l'organisation d'un débat parlementaire fin mars, mais il est resté très évasif sur l'opportunité d'un vote, dont l'issue peut être incertaine. Le patron des députés UMP défend lui aussi le retour de la France dans l'Otan, mais il a laissé l'un de ses vice-présidents, Bernard Deflesselles, animer le groupe de travail interne sur l'Otan et l'Europe de la défense.

 

Défense européenne

 

Mercredi, une trentaine de députés UMP ont auditionné Bruno Le Maire, le secrétaire d'État aux Affaires européennes, dans une ambiance animée. Les souverainistes Lionnel Luca et Jacques Myard ont exprimé leur parfait désaccord avec cette décision qui est «un leurre et une faute diplomatique, car on remet en cause cinquante ans d'indépendance de la France», a dénoncé Jacques Myard. Les élus villepinistes, qui demandent aussi un débat suivi d'un vote dans l'Hémicycle, jugent que «c'est le cadeau de bienvenue fait à Barack Obama», dénonce François Goulard.

Parmi les hésitants, Guy Tessier, le président UMP de la commission de la défense, joue le pragmatisme : «Si nous en tirons des avantages en matière industrielle et commerciale, il ne faut pas hésiter à retourner dans l'Otan. Mais on ne peut pas faire une défense européenne avec de nouveaux adhérents qui ne veulent pas payer car ils se croient protégés par le parapluie de l'Otan.»

Louis Giscard d'Estaing, dont le père, VGE, est hostile au retour dans l'Otan, se dit lui aussi «interrogatif». «Il y a six mois, le compte n'y était pas. Aujourd'hui, le compte y est», estime en revanche Axel Poniatowski, le président UMP de la commission des affaires étrangères, qui souligne que de nombreuses avancées ont été faites en matière d'Europe de la défense. «La pièce manquante, c'est la création d'un état-major stratégique européen», juge le secrétaire général adjoint de l'UMP. «S'il y a un débat dans l'Hémicycle, insiste-t-il, il doit y avoir un vote.»

Bernard Deflesselles explique, lui, que le retour de la France dans la structure militaire intégrée de l'Otan n'est «pas antinomique» avec une Europe de la défense. Auditionné jeudi par les députés, le secrétaire général de l'Otan, Jaap de Hoop Scheffer, a martelé que la France aurait «tout à gagner» à réintégrer pleinement «une alliance qui a besoin de la France».

Le groupe UMP recevra mardi les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, qui seront auditionnés le lendemain matin par les commissions des affaires étrangères et de la défense réunies. Le travail de pédagogie se poursuit.

Sarkozy en fait trop, la France n'a pas besoin de strapontins à l'OTAN, ni pour sa politique extérieure, ni pour servir de paillasson ou de vassal des Etats Unis ! D'ailleurs quel va en être le prix à payer ?
La France a assez de soucis, Sarkozy n'avait nul besoin d'ajouter celui là pour brader un peu plus la souveraineté de la France !

L'Allemagne va envoyer des renforts en Afghanistan

Alors que les autorités françaises ne cessent de répéter qu'il n'est pas question, pour l'instant, d'envoyer des renforts en Afghanistan, l'Allemagne a annoncé hier son intention de le faire prochainement, répondant ainsi aux demandes pressantes de l'administration Obama. Décidemment, le "couple" franco-allemand ne fonctionne plus très bien.

La Bundeswehr va dépêcher 600 hommes supplémentaires à la mi-juillet, portant à 4100 le nombre de soldats allemands en Afghanistan, où ils sont cantonnés dans la région nord. 200 de ces hommes renforceront une force de réaction rapide, les autres étant affectés aux affaires civilo-militaires (PRT) ou à un hopital de campagne. Ce renforcement est présenté comme devant être temporaire (de trois ou quatre mois) à l'occasion des élections présidentielles afghanes, dont la date est fixée au 20 aout.

D'autres pays devraient prochainement annoncer l'envoi de renforts, comme la Finlande, la Norvège ou la Hongrie. Le Parlement allemand a autorisé le gouvernement a envoyé jusqu'à 4500 hommes en Afghanistan.

Que fera la France ?
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13 février 2009 5 13 /02 /février /2009 04:16

12/02/2009

Tué en Afghanistan, le capitaine Sonzogni était une figure légendaire de son régiment

Patrice_sonzogni_3 Le capitaine Patrice Sonzogni, qui a été tué hier en Afghanistan, avait 45 ans. Il était marié et père de deux filles. Il était une figure du 35 ème régiment d'artillerie parachutiste de Tarbes, au sein duquel il a servi pendant plus de vingt ans. 

Engagé le 1er janvier 1983, comme sous-officier, il est affecté au 35ème RAP en mars 1984, au sein duquel il effectue deux séjours en Centrafrique comme chef de pièce. En 1989, il rejoint l'équipe CRAP (commando de recherche et d'action dans la profondeur) de son régiment et participe à ce titre à la première guerre du Golfe (opération Daguet) en 1991. Lors de l'offensive terrestre, il pénètre sur le territoire de l'Irak le 24 février. Blessé, il est rapatrié sanitaire le 28 février 1991.

En 1992, il est muté au 1er Régiment d'artillerie à Montbéliard comme adjoint au chef d'équipe d'observation dans la profondeur (EOP) et il est promu adjudant en 1993. Il effectue un premier séjour en ex-Yougoslavie avant de revenir au 35ème RAP, en 1996. Il repart alors en Centrafrique, puis, à deux reprises, en Bosnie, comme chef d'équipe des commandos parachutistes (GCP, le nouveau nom des CRAP). Adjudant-chef, puis major, il est envoyé au Kosovo fin 2000, où il dirige une équipe de liaison et d'observation.

En août 2001, il est nommé dans le corps des officiers des armes au grade de lieutenant puis il occupe la fonction de Chef d'équipe des commandos parachutistes. Il effectue de nouveau plusieurs séjours dans les Balkans (Kosovo, Macédoine). Il se spécialise dans le renseignement avant d'être promu capitaine en 2005. Il est désigné pour effectuer une mission en Afghanistan le 23 novembre 2008, où il servait au sein d'une OMLT, au sein de l'armée nationale afghane.

 

 

Le capitaine Patrice SONZOGNI était l'officier le plus décoré de son régiment : chevalier de la légion d’honneur, titulaire de la médaille militaire, d’une citation à l’ordre de l’armée des TOE avec croix de guerre étoile de vermeil, d’une citation avec CVM, de la croix du combattant, de la médaille outre mer agrafe Moyen Orient, RCA, Congo, de la médaille d’OR de la défense nationale agrafes TAP/MAE, de la médaille Commémorative EX YOUGO, de la médaille UE CONCORDIA, de la médaille OTAN NON ART 5, du titre de reconnaissance de la nation, de la médaille de la libération du KOWEIT.

[Le pacha de ce blog s'associe à la douleur de sa famille, de ses proches et de ses camarades]


Que la nation ne l'oublie pas, ni sa famille, et par Saint-Michel...!

Mes respects mon capitaine !

Le capitaine Sonzogni, un officier exemplaire

12 février 2009 – 14:04

Le parcours du capitaine Patrice Sonzogni, 46 ans, qui a été tué le 11 février lors d’une attaque d’insurgés en Afghanistan, aura été exemplaire. Engagé en qualité de sous-officier à l’âge de 21 ans, il gravit tous les échelons avant de réussir le concours des majors. En 2001, il accède à l’épaulette, puis il est promu au grade de capitaine en juillet 2005.

De par sa conduite et sa façon d’être, le capitaine Sonzogni était l’officier le plus décoré de son régiment. Selon différents témoignages, il était un homme “enthousiaste au caractère entier” qui commandait ses hommes par l’exemple. Son expérience et ses qualités humaines firent de lui une référence pour les artilleurs du quartier Soult.

Au cours de sa carrière, cet ancien commando de recherche et d’action en profondeur (CRAP) a participé à la plupart des opérations extérieures menées par la France, que ce soit en Afrique ou encore dans les Balkans. En 1991, lors de la première guerre du Golfe, il est grièvement blessé par l’explosion d’une mine lors d’un assaut donné contre un fortin d’As-Alman.

Le capitaine Sonzogni ne connaissait pas l’Afghanistan avant de rejoindre, en novembre dernier, l’équipe OMLT (Operational monitoring liaison team), commandée par le lieutenant-colonel Smagghe et chargée d’encadrer et de conseiller la 1ere Brigade du 201e Corps de l’armée nationale aghane, dont la mission consiste à sécuriser les deux principaux axes logistiques menant à Kaboul.

Plusieurs militaires du 35e RAP ont été blessés en Afghanistan dernièrement. Le médecin du régiment, le commandant Boniface, ainsi que son auxiliaire, le brigadier-chef Stéphane Rouffet, avaient été blessés au cours d’un accrochage, le 27 septembre dernier. Il y a quelques semaines, le brigadier-chef Valens avait été touché à un oeil dans des circonstances similaires. Et sans oublier le brigadier-chef Trévor Rodrigues, gravement atteint aux jambes et au thorax lors de l’attaque qui a coûté la vie au capitaine Sonzogni.

Décoré de la Légion d’honneur, cet officier au parcours exemplaire était marié et père de deux enfants.

Photo : (c) Amicale du 35e RAP

La guerre se gagne
avec l'opinion publique
Par le colonel Benoît Royal

Après la perte d'un soldat français en Afghanistan, l'auteur, officier de l'armée de terre, met l'accent sur le respect du droit et des populations civiles dans le cadre des conflits armés.

Un soldat français du 35e RAP vient d'être tué dans l'accomplissement de sa mission en Afghanistan. Il a succombé à un IED (Improvided Explosive Device), une des façons les plus lâches de combattre car, au même titre que les attentats suicides, ce type d'engin tue de façon indiscriminée, civils ou militaires. Pourtant, les méthodes employées par l'adversaire ne modifient en rien le comportement des soldats français, qui continueront d'agir avec la même détermination mais sans esprit de vengeance. C'est exactement dans ces termes que le général Stollsteiner, commandant les troupes françaises, s'était déjà exprimé à l'issue de l'embuscade d'Ouzbin du 19 août, qui avait coûté la vie à 10 soldats français. Il répondait à une question se rapportant à la façon dont le groupe d'insurgés avait exhibé, comme des trophées, des équipements français et la montre prise sur un des soldats tués. «Au contraire, ça leur donnera [aux soldats français], sans esprit de vengeance, et ça, je tiens à ce que vous le reteniez, davantage de volonté pour reprendre l'action avec plus de détermination. (…) Vous comprenez que dans tout groupe qui est affecté, le raccourci le plus rapide c'est de dire “j'utiliserai mon arme comme moyen de représailles”. Or, ce qui fait la différence entre une bande de rebelles et une armée organisée, une armée formée avec des chefs qui encadrent, justement, c'est de ne pas rentrer dans ce penchant très facile de la vengeance. Ça, je le réserve à mes adversaires.»

La question de l'éthique de comportement dans l'emploi de la force interpelle aussi bien un soldat engagé en Afghanistan, un simple spectateur de l'actualité mondiale, que le nouveau président des États-Unis lui-même. En effet, «L'Amérique ne torturera pas», a déclaré Barack Obama en annonçant la fermeture du centre de Guantanamo, «nos idéaux seront le phare de notre leadership». Au même moment, Richard Falk, le rapporteur spécial de l'ONU pour les Territoires palestiniens, déclarait qu'Israël avait délibérément violé les conventions de Genève pendant sa campagne contre le Hamas, mettant directement en cause le comportement des soldats de Tsahal dans la bande de Gaza. À quelques heures de là, à Kaboul, le 23 janvier, les autorités locales afghanes dénonçaient des victimes collatérales à l'occasion d'un raid aérien de l'Isaf - la force déployée sous commandement de l'Otan - coûtant la vie à plusieurs civils.

Où qu'elles se produisent, relayées par les médias planétaires, les dérogations au droit et à la dignité ne laissent pas l'opinion publique insensible, ni inactive. Forts de leur légitimité, les peuples expriment leur désapprobation dans la rue, dans les médias et, quand ils le peuvent, dans les urnes. Quant aux populations qui en subissent directement les conséquences, elles expriment leur révolte par un soutien à l'adversaire, aggravant la situation contre laquelle les forces militaires déployées cherchent précisément à lutter. Par leurs actions médiatisées à l'envi, les populations sont aujourd'hui en mesure de peser et d'influer sur les décisions politiques pouvant in fine infléchir les stratégies déployées. Maints exemples de l'histoire récente l'ont montré : un pays qui décide de l'emploi de la force ne peut garantir sa liberté d'action stratégique sans s'assurer du soutien de l'opinion publique. La sienne d'abord, qui contribue à l'expression de la légitimité de la force déployée, et celle du pays où il se déploie ensuite, qu'il en ait accepté la présence ou qu'il la subisse.

Un général britannique, Sir Rupert Smith, explique que la réussite des opérations militaires est directement conditionnée par cette adhésion populaire.

Un siècle plus tôt, le maréchal Lyautey, pacificateur du Maroc, avait démontré la même idée, léguant des principes fondateurs d'une stratégie respectueuse de l'humain qui ont fait la richesse de la culture militaire française. Aujourd'hui plus qu'hier, une force militaire qui ne bénéficie pas du soutien de l'opinion publique perd sa légitimité. Or obtenir l'adhésion des populations consiste notamment à leur renvoyer l'image d'une force exempte de tout reproche. Outre l'avantage que les forces armées tirent de ce comportement, il permet de préparer l'étape suivante, la phase des négociations, the day after. À ce moment, l'éventuel passif de violence et d'exactions des forces pèse lourdement dans les discussions politiques et conditionne souvent les modalités de l'accord final.

C'est dans cet esprit que l'armée française a décliné sa doctrine d'emploi de la force, qui en prône un usage maîtrisé dans l'accomplissement des missions. Il s'agit de ne jamais confondre action de combat et action violente. Il existe en effet une grande différence entre l'usage maîtrisé des armes pour s'opposer à la violence - usage qui n'empêche ni fermeté ni détermination - et l'usage non maîtrisé de la force qui conduit immanquablement à la même violence que celle à laquelle on s'oppose. En 1993, souvenons-nous du succès des troupes françaises à Mogadiscio en Somalie où, en dépit de la tactique détestable des combattants du général Aidid qui s'abritaient au sein de la population pour combattre, nos soldats sont parvenus au succès sans jamais succomber à l'abus de force et aux dégâts collatéraux. Mais au prix de plus de risques et de dommages pour nos propres troupes.

Une éthique de comportement au combat est plus que jamais indispensable au soldat, acteur et quelquefois victime de la guerre. C'est ce qui différencie fondamentalement l e soldat du mercenaire et du barbare. Son éthique répondra aux attentes de la population : celle de sa propre nation dont il tire sa légitimité, comme celle dont il doit gagner l'adhésion et le respect. Elle le protégera aussi des conséquences de ses actes, tant vis-à-vis du droit international que de sa propre santé psychologique et morale.

Dans le monde présent, où force est de constater la persistance peu glorieuse de nombre de combats et de guerres fratricides, la France a le devoir moral d'affirmer sa spécificité en multipliant ses stratégies fondées sur ses valeurs fondatrices. Face aux défis des conflits à résoudre, et sans faire preuve du moindre angélisme, il est possible d'imposer le respect et l'éthique comme idéaux fédérateurs d'une action coordonnée du pouvoir politique, des armées et des populations. Ils répondent aux attentes légitimes des peuples et ils peuvent être des moyens privilégiés de gestion des affrontements violents au sein des sociétés en crise.

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9 février 2009 1 09 /02 /février /2009 02:05
"Que peut-il ? Tout.
>
> Qu'a-t-il fait ? Rien.
>
> Avec cette pleine puissance, en huit mois un homme de génie eût changé la
> face de la France, de l'Europe peut-être.
>
> Seulement voilà, il a pris la France et n'en sait rien faire.
>
> Dieu sait pourtant que le Président se démène : il fait rage, il touche à
> tout, il court après les projets ;
>
> ne pouvant créer, il décrète ;
>
> il cherche à donner le change sur sa nullité ; c'est le mouvement perpétuel
>  mais, hélas ! cette roue tourne à vide.
>
> L'homme qui, après sa prise du pouvoir a épousé une princesse étrangère est
> un carriériste avantageux.
>
> Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, ce qui
> brille, toutes les verroteries du pouvoir.
>
> Il a pour lui l'argent, l'agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort. Il a
> des caprices, il faut qu'il les satisfasse.
>
> Quand on mesure l'homme et qu'on le trouve si petit et qu'ensuite on mesure
> le succès et qu'on le trouve énorme, il est impossible que l'esprit n'
> éprouve pas quelque surprise.
>
> On y ajoutera le cynisme car, la France, il la foule aux pieds, lui rit au
> nez, la brave, la nie, l'insulte et la bafoue !
>
> Triste spectacle que celui du galop, à travers l'absurde, d'un homme
> médiocre échappé ".
>
>
> Il s'agissait bien entendu d'un Texte de Victor Hugo, au sujet de Napoléon III... Comme quoi, ce n'est pas la première fois que tout cela arrive.  
Portrait de Napoléon III
Portrait de Napoléon III
Dans ses Souvenirs, Alexis de Tocqueville, ministre des Affaires étrangères durant la présidence de Louis-Napoléon, dresse un portrait de l'empereur : « Il se fiait à une étoile ; il se croyait fermement l'instrument de la destinée et l'homme nécessaire. […] S'il avait une sorte d'adoration abstraite pour le peuple, il ressentait très peu de goût pour la liberté. […] L'orgueil que lui donnait son nom, qui était sans bornes, s'inclinait volontiers devant la nation, mais se révoltait à l'idée de subir l'influence d'un parlement. »


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6 février 2009 5 06 /02 /février /2009 08:19
 
Une crise en cache malheureusement une autre. S'il est légitime que les politiques et les économistes aient grandement focalisé leur attention sur la crise financière internationale,  dont l'ampleur est inédite, ils doivent cependant ouvrir les yeux et prendre en compte la nouvelle crise qui s'annonce: le choc asymétrique au sein de la zone euro.

Contrairement à la vérité officielle assénée lors de la mise en place de l'euro, les économies des Etats membres de l'Union européenne, loin de converger, divergent. En effet, depuis des années, la Banque Centrale Européenne a «  calé » sa politique monétaire sur la situation de l'Allemagne, économie dominante de la zone euro. Première exportatrice mondiale, la puissance allemande a tiré  l'euro vers le haut. Ces dernières années, la monnaie européenne s'est appréciée au delà du raisonnable à l'égard de toutes les monnaies internationales, dollar, yuan, yen, mettant en péril la compétitivité de nombreuses économies des Etats de la zone euro, ce qui explique en grande part leur faible croissance économique.

Un récent rapport du rapport du Conseil d'analyse économique[2] démontre que selon le modèle Orex, une appréciation de 10% de l'euro par rapport à toutes les monnaies coûte environ 1,1 point de PIB à la zone euro au bout d'un an. Selon le modèle Nigem, la perte de PIB serait d'un point de PIB au bout de deux ans et de 1,5 à 2 points après quatre ans.

La situation de l'Espagne, du Portugal et de la Grèce ne cesse de se détériorer. La Grèce a vu ses obligations d'Etat être dégradées et notées A- , l'écart avec les obligations allemandes atteignant un record historique de 253 points de base. Quant à l'Espagne et au Portugal, leurs déficits  commerciaux s'élèvent à 10% de leur PIB, du jamais vu!

Cette situation désastreuse était cependant prévisible dès lors que l'euro est une monnaie parfaite pour un monde parfait, qui n'existe pas, comme je l'avais fait remarqué à Jean-Claude Trichet, alors gouverneur de la Banque de France, lors de la mise en place de l'euro.

Aujourd'hui, face à un développement aussi asymétrique des économies des Etats au sein de la zone euro, l'alternative est simple.

Selon une première hypothèse, les Etats riches, essentiellement l'Allemagne et, dans une moindre proportion la France, aident massivement et surtout durablement  les Etats en situation de déficit structurel pour qu'ils puissent faire face. Il s'agit là d'une hypothèse bien connue des économistes : une Union monétaire entre économies asymétyriques conduit inéluctablement à une sorte d'union de transferts des plus riches vers les plus pauvres, même si, en l'occurrence, les traités  n'ont prévu aucune disposition à cette fin. Ce fut, notamment, le cas de la Tchécoslovaquie, morte le jour où la riche Tchéquie se refusa à payer pour la Slovaquie. Lorsque l'on sait les négociations épiques entre Etats européens lors de l'élaboration des perspectives budgétaires de l'Union, qu'il nous soit permis de douter de la volonté des plus riches, eux-mêmes plongés dans la tourmente économique, d'accepter de payer!

La deuxième choix, plus réaliste, est celui qui prévalut pour la Grance-Bretagne en 1992. Financièrement acculée, elle sortit du Système monétaire européen, l'ancêtre de l'euro. En l'occurence, le risque d'une sortie de l'euro est bien ce qui se profile pour l'Espagne, le Portugal et la Grèce malgré toutes les déclarations officielles tonitruantes  sur le mode du jadis «  nous ne dévaluerons pas... ».

Mais une troisième possibilité doit être envisagée en dernier ressort. Si la solution ne vient pas des Etats les plus faibles, il se pourrait que l'Allemagne choisisse de  sortir de l'euro.  Une telle perspective bouleverserait évidemment dans ses fondements non seulement économiques mais aussi politiques le système mis en place au moment de la création de l'euro.

Est-ce là une hypothèse si farfelue? Une chose est  certaine, la cohabitation entre l'Allemagne, économie dominante de la zone euro, et les Etats à économies faibles ne peut perdurer, et ce d'autant moins que les pays riches ne sont pas prêts à allouer aux pays faibles des crédits massifs et de manière durable. 

Par Laurent Pinsolle. L'économiste américain Paul Krugman est sévère avec les pays européens, dénonçant notamment l’échec du continent à répondre efficacement à la crise financière. Et remettant en cause le bien-fondé de la création de l'euro...

 

Mon collègue Kiwi, Edgar, qui tient le blog La lettre volée, a déniché une tribune de Paul Krugman, prix Nobel d’économie 2008 (plus précisément, du prix en mémoire d’Alfred Nobel). Une volée de bois vert pour les dirigeants de l’Europe, gouvernements et BCE inclus.

Le constat du prix Nobel d’économie
La critique d’un économiste américain à l’égard des dirigeants européens paraîtra forcément suspecte aux yeux de beaucoup. Mais Paul Krugman n’est pas un Américain comme les autres. Il passe pour un dangereux gauchiste pour le parti républicain, voir auprès de l’aile droite du parti démocrate. Il faut dire que dans son dernier livre « L’Amérique que nous voulons », il prend en exemple le système de santé Français, des propos à la limite du communisme pour certains Américains…

La critique de Paul Krugman est extrêmement sévère. S’il reconnaît que le système de protection sociale plus protecteur permet d’amortir la crise, il dénonce « l’échec du continent à répondre efficacement à la crise financière », « tant d’un point de vue fiscal que monétaire ». il soutient que l’Europe « affronte une crise aussi sévère que les Etats-Unis mais qu’elle fait beaucoup moins pour combattre la récession ». Il attaque la BCE, « lente à baisser les taux » au contraire de la Fed.

Coïncidence amusante, la banque centrale Américaine a annoncé hier un renforcement de son soutien à l’économie. Si elle ne peut plus baisser ses taux d’intérêt, qui sont quasiment à zéro, elle agit fortement sur les marchés. Elle a donc annoncé un programme de rachat de 300 milliards de dollars de bons du Trésor pour faciliter le financement de l’Etat fédéral et pousser les taux longs à la baisse. Enfin, elle va racheter jusqu’à 1250 milliards de titres adossés à des actifs immobiliers pour fluidifier ce marché.

Pourquoi l’Europe n’est pas à la hauteur
Son analyse des raisons de la timidité européenne est particulièrement intéressante. Il dénonce les banquiers centraux « qui n’ont pas du tout pris la mesure de la profondeur de la crise » et attaque violemment le ministre des finances Allemand dont il compare « les diatribes d’ignorant » à celles des républicains, ce qui n’est pas peu dire pour lui. Paul Krugman soutient que le problème de l’Europe est le décalage entre une intégration économique très poussée et l’intégration politique.

On pourrait alors imaginer qu’il appelle à la constitution rapide d’un gouvernement européen digne de ce nom pour traiter les problèmes économiques actuels. Mais non, Paul Krugman soutient en fait que c’est l’intégration économique qui est allée trop loin. Il soutient notamment que la création de l’euro a peut-être été une erreur dans la mesure où la seule solution qu’elle permet à l’Espagne pour sortir de la crise est une baisse des salaires (au lieu d’une dévaluation), ce qui n’est pas acceptable.

Le constat du dernier prix Nobel d’économie, est un nouveau soutien de poids aux idées des partisans de toujours d’une autre politique, une nouvelle preuve de la pertinence du combat enclenché par Philippe Séguin et Jean-Pierre Chevènement au début des années 90


 

Jacques Myard

député

président du Cercle Nation et République





A lire, une publication de recherche économique par Natixis, intitulée : "Quel avenir pour les pays de la zone euro les plus pénalisés par la crise ?" (en date du 3 février 2009, et rédigée par l'économiste Patrick Artus).

Si l'auteur écarte l'hypothèse d'une sortie de l'euro, on notera l'argumentation très idéologique, et uniquement idéologique, qui justifie ce choix (l'hypothèse d'une sortie de la zone euro n'est pas jugée "réaliste", sans que l'auteur n'argumente davantage).

En revanche, le papier est intéressant sur d'autres aspects :

 

* Il met en évidence la faille existentielle de l'euro, et montre comme la crise économique et financière la révèle au grand jour : "On risque bien de voir apparaître la conséquence, annoncée depuis longtemps par les économistes, du fait que la zone euro n'a pas les caractéristiques d'une zone monétaire optimale : une situation permanente, et très dangereuse, de chômage très élevé dans les pays affectés par un choc défavorable" (page 1).
Pour les non-initiés, une "zone monétaire optimale" est une région qui peut se permettre d'avoir une seule monnaie et une seule politique monétaire du fait de sa très grande homogénéité économique C'est ce que la zone euro précisément n'est pas.
Un "choc défavorable" est le résultat d'une crise qui n'affecte pas tous les pays membres d'une même zone de la même manière, avec la même intensité. Ainsi, au sein de la zone euro, certains pays sont plus touchés que d'autres en raison de leur position dans l'économie mondiale, leurs spécialisations, leurs caractéristiques propres.

 

* L'auteur cite quatre pays parmi les plus pénalisés par la crise et les effets amplificateurs de l'euro : l'Espagne, l'Irlande, la Grèce et le Portugal.

 

* Il explique un autre défaut majeur de la monnaie unique, que nous avons à de nombreuses reprises souligné sur ce site : "la réaction de la politique monétaire de la zone euro risque d'être inefficace : parce qu'elle est déterminée par la situation moyenne de la zone euro" (page 4). En d'autres termes, une même politique monétaire, une seule monnaie sur un territoire aussi grand et varié que la zone euro ne permet pas de mener une politique fine adaptée aux besoins de chacun des pays, mais juste une politique "moyenne". L'image la plus parlante est sûrement celle d'un hôpital dans lequel tous les malades recevraient le même traitement, une sorte de traitement "moyen". On imagine aisément que certains d'entre eux n'y survivraient pas...

* Conséquence de cette situation, une explosion de la crise et du chômage dans les pays les plus touchés : "un choc asymétrique conduit à une hausse du chômage impossible à corriger dans les pays affectés par le choc" (page 12).
"Impossible à corriger", parce qu'en l'absence de monnaie nationale il n'est pas possible d'utiliser la marge de manoeuvre monétaire.

* L'euro arrive donc au bout de ses contradictions. Ce qui devait arriver est en train d'arriver, avec pour conséquence selon l'auteur "un chômage de plus en plus élevé, scénario très dangereux socialement et politiquement" (page 12).

Reste à faire sauter le verrou idéologique, qui interdit aux "élites" d'envisager la sortie de l'euro, pour sortir de cette impasse.

Aujourd'hui quatre pays européens, dont l'Espagne, souffrent tout particulièrement de l'euro. On aurait pu y ajouter l'Italie, qui s'interroge de plus en plus ouvertement sur une réintroduction de la lire. Demain, quand ces pays seront noyés et que nous serons nous-mêmes très affaiblis par la crise, nous paierons tous dramatiquement les conséquences de la monnaie unique.

Il est temps de réagir.

Sur ce site, nous avions écrit qu'il fallait anticiper une sortie de l'euro pour éviter qu'une crise ne nous dicte cette solution, en en payant le prix fort.
Faute d'anticipation, nous y sommes.
Réagissons au moins le plus vite possible dans la crise, pour que ce prix ne soit pas trop élevé.

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5 février 2009 4 05 /02 /février /2009 04:57

04/02/2009

Retour dans l'Otan: "le Monde" confirme nos informations

"L'Elysée a obtenu l'accord des Etats-Unis pour que deux commandements soient attribués à des généraux français au sein de l'OTAN. D'une part, le commandement basé à Norfolk en Virginie (Etats-Unis), appelé Allied Command Transformation (ACT), en charge de piloter les transformations de l'Alliance (doctrine, organisation et emploi des forces). D'autre part, un des commandements régionaux de OTAN, basé à Lisbonne, où se trouve le quartier général de la Force de réaction rapide de l'OTAN ainsi qu'un centre d'analyses de photos satellites. Ces deux attributions ont été négociées notamment entre le conseiller diplomatique de M. Sarkozy, Jean-David Lévitte et le conseiller de M. Obama pour la sécurité nationale, le général James Jones", écrit la journaliste Nathalie Nougayrède, dans Le Monde d'aujourd'hui, confirmant des informations que nous donnions sur ce blog début janvier.


Quel en sera le prix à payer aux américains, une brigade en Afghanistan ?

 

23 février 2009 – 19:09

Selon les informations du quotidien économique La Tribune, la première livraison de l’avion de transport européen A400M standardisé aurait finalement 5 ans de retard au lieu des 4 ans prévus récemment.

Le journal se base sur les déclarations d’une source “non identifiée” au ministère de la Défense, selon laquelle “il faudra un an de plus par rapport aux quatre ans annoncés. Ils (ndlr : EADS) se moquent du monde car nous avons vraiment besoin de cet appareil.”

Pour le constructeur aéronautique européen, “les informations publiées par La Tribune ne correspondent à aucun point de vue officiel d’EADS et n’engagent que les sources qui ont donné ces éléments.” L’avionneur a en outre précisé “qu’une nouvelle organisation a été proposée à l’Organisation européenne de coopération en matière d’armement (OCCAR) qui en discute actuellement avec les gouvernements concernés”.

Par ailleurs, et après que John Hutton, le ministre britannique de la Défense, ait évoqué la possibilité de se tourner vers Boeing, La Tribune affirme que l’avion de transport C17, produit par le constructeur américain, aurait été présenté à l’armée de l’Air française...!
Indépendance, souveraineté

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4 février 2009 3 04 /02 /février /2009 07:44
Wen Jiabao : «Tout le monde sait pourquoi je n'ai pas visité la France».

Wen Jiabao a affirmé que la raison pour laquelle il a «contourné» la France durant sa tournée européenne était connue de tous, sans mentionner explicitement le Tibet.

Le premier ministre chinois Wen Jiabao ne juge pas nécessaire d'en dire d'avantage : «Tout le monde sait pourquoi je n'ai pas visité la France, la Chine n'est pas responsable», a-t-il affirmé selon la presse chinoise parue mardi. «Dans l'avion, j'ai regardé soigneusement la carte, lors de ma visite, j'ai contourné la France», a-t-il ajouté, au sujet de son voyage dans plusieurs pays européens, oubliant volontairement l'Hexagone.

Wen Jiabao faisait référence à la question tibétaine, sans toutefois mentionner explicitement ce contentieux qui a récemment troublé les relations sino-européennes. La rencontre en décembre entre le dalaï lama, chef spirituel des bouddhistes tibétains, et Nicolas Sarkozy, qui assumait alors la présidence tournante de l'UE, avait en effet provoqué la colère de Pékin. La Chine avait annulé le sommet UE-Chine prévu à Lyon le 1er décembre.

Le premier ministre chinois se veut toutefois rassurant. Cité mardi par l'Oriental Morning Post, il a également qualifié le partenariat stratégique entre son pays et la France d'«inébranlable», et formulé l'espoir que les relations bilatérales «non seulement reviennent à la situation antérieure mais progressent». Pékin avait indiqué à plusieurs reprises attendre un geste de Paris, sans plus de précisions, Paris affirmant, de son côté, avoir retrouvé une relation «apaisée» avec la Chine.

Faut-il rappeler au monde libre non communiste concernant le Tibet, qu'aucun geste de démocratie n'est venu de l'occupant chinois, rien a changé depuis les JO ! Alors merci d'avoir évité la France des droits de l'homme, mais chez nos voisins, il s'est trouvé un courageux étudiant, dans la célèbre université de Cambridge pour vous lancer sa chaussure en guise de protestation ! La Chine a fait part de son profond mécontentement au gouvernement britannique. Le Premier ministre chinois Wen Jiabao a été la cible hier d'un lancer de chaussure à Cambridge.

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