Alors que les "gaillards" du 35ème Régiment d'infanterie de Belfort perçoivent les premiers VBCI - (comme nous le raconte Raids de ce mois-ci), force est constater que l'armée de terre française sera bientôt aussi bien équipée que celle de la Pologne !
Yves Debay, du mensuel Assaut, rentre du Tchad, où il est allé voir les Polonais de l'Eufor. Et ce qu'il nous montre, c'est que cette armée utilise sur ce théatre un engin très comparable au Véhicule blindé de combat d'infanterie (VBCI), le Rosomak, une version de l'AMV Patria finlandais (photo).
Les caractéristiques de ces deux véhicules, de même gamme, sont très comparables. Il faut l'oeil d'un spécialiste du renseignement militaire pour les différencier au premier coup d'oeil. En décembre 2002, la Pologne a commandé 690 KTO Rosomak... là encore un chiffre comparable à la commande française. Il a été livré en plusieurs versions :combat d'infanterie, commandement, ambulance, antichar, antiaérien.
Mais contrairement au VBCI français, il a déjà été engagé sur deux théatres d'opérations : le Tchad et l'Afghanistan (après avoir surblindé et mieux équipé en moyens d'observation et de transmissions) .
Le Rosomak est une version de l'AMV Patria, qui équipe la Finlande (86), la Pologne, la Croatie, la Slovénie, la Macédoine, les Emirats arabes unis, l'Afrique du Sud et sans doute la Malaisie. L'US Marines Corps l'examine de très près.
Un commandement interarmées des hélicoptères (CIH) devrait finalement être créé en septembre prochain. Sa mise en place a été décidé le 1er avril (sic) par le chef d'état-major des armées. Nous annoncions cette création sur ce blog en novembre 2007, mais l'affaire a pris du retard à cause des polémiques incessantes entre terriens, aviateurs et marins qui se partagent les hélicoptères.
Ce CIH devrait être installé physiquement à l'état-major des armées (et non sur la base de Villacoublay comme cela avait été évoqué un temps), à proximité du CPCO. Son premier patron devrait être un terrien, le nom du général Baratchart étant évoqué. Il aura deux adjoints, un aviateur et un marin et le commandement devrait tourner entre les armées.
Ce CIH ne fera pas disparaitre les structures hélicoptères des trois armées, mais les coordonnera à la manière du Joint Helicopter Command britannique.
Il y a fort à faire en la matière. Ainsi de l'acquisition de cinq EC 725 Caracal supplémentaires dans le cadre du plan de relance. Au total, les armées disposeront donc de 19 Caracal.
Ces hélicoptères seront livrés en 2011, mais à qui sont-ils destinés : trois d'entre eux iront à l'armée de l'air, qui les confiera au GAM-56, l'unité aérienne mise à la disposition de la DGSE sur la base d'Evreux. Pour les deux autres, l'affaire n'est pas complètement tranchée. Deux unités volent actuellement sur EC 725 : le DAOS (Détachement aérien des opérations spéciales) qui appartient à l'Aviation légère de l'armée de terre (Alat) en étant rattaché au COS. Basé à Pau, il aligne huit EC 725. L'autre unité est l'escadron Pyrénées de l'armée de l'air, basé à Cazaux, et qui en possède six. Cet escadron à la particularité d'être un organisme interamées (Ovia) , ce qui signifie que des terriens et des aviateurs y sont affectés. Bref, tout cela est compliqué, d'autant que l'EC 725 est une machine remarquable destinée aux missions les plus intéressantes...
Dernier point : le GAM-56 se séparera de ces trois Cougar qui resteront dans l'armée de l'air au sein de l'EOS 5, c'est-à-dire la partie "air" du Groupe interarmées d'hélicoptères (GIH) mis à la disposition des gendarmes du GIGN.
A bientôt !
Jacques-Daniel