le 25 février 2010
COMMUNIQUE DE PRESSE
de Jacques MYARD
Député UMP
Président du Cercle Nation et République
A/S : Rwanda : Non à la repentance !
Au moment où le Président de la République effectue une visite à Kigali, il convient de rappeler avec force que la France n’a pas à rougir de l’action qu’elle a menée au Rwanda pour stabiliser la situation politique et pour éviter la catastrophe.
Après les accords d’Arusha, le Président Mitterrand avait retiré tous les conseillers militaires français présents. Au moment où le Président Kagamé a ordonné d’abattre l’avion d’Habyarimana, abattu le 6 avril 1994, il n’y avait plus de troupe française au Rwanda mais des casques bleus commandés par le Général Dallaire qui s’est dérobé et n’a pas levé le petit doigt pour s’opposer au début des massacres.
Lors de l’opération Amaryllis, la France a évacué ses ressortissants, les étrangers ainsi que nombre de personnels rwandais de l’ambassade Hutus et Tutsis sans faire, bien évidemment, la différence entre les uns et les autres. Ce sont là des faits avérés.
Il est donc particulièrement scandaleux, comme l’ont fait certains médias, de mettre en avant quelques témoignages de personnels des services culturels qui n’avaient pas été évacués par les forces françaises d’Amaryllis.
La France est le premier Etat à avoir parlé de génocide après le Pape Jean-Paul II et a eu énormément de mal à convaincre les Américains, notamment, qui refusaient cette évidence pour ne pas agir.
Elle a donc supporté seule l’opération Turquoise, qui a permis effectivement de mettre un terme aux massacres, malgré les difficultés qu’il a fallu résoudre pour monter cette opération.
Il est donc entièrement faux de dire que la France avait les moyens d’empêcher les massacres dès le lendemain du 6 avril 1994.
La vérité est tout autre : l’actuel Président du Rwanda a sciemment fait abattre le Falcon qui transportait le Président Habyarimana. Il porte, à ce titre, une responsabilité énorme dans le déclenchement des massacres. C’est la raison pour laquelle il accuse des officiers français, pour mieux cacher ses crimes.
La France n’a pas à s’excuser, non à la repentance.
Jacques Myard rappelle qu’il avait activement fait partie de la mission d’information parlementaire qui a travaillé sur le sujet en 1998.
Nicolas Sarkozy(283) - génocide(117) - Edouard Balladur(6) - opération Turquoise(2)
Alors que Nicolas Sarkozy a reconnu des "erreurs de la France" dans le génocide au Rwanda, mais sans pour autant s'excuser, Edouard Balladur, Premier ministre français de l'époque a lui défendu la conduite "exemplaire" de l'armée française en 1994.
Edouard Balladur, Premier ministre français de 1993 à 1995, assure que "l'armée française a été exemplaire" au Rwanda et défend l'opération Turquoise qui était, selon lui, "strictement humanitaire" et visait à "protéger le plus de Rwandais possible contre les massacres" en 1994. "Les erreurs qu'a commises la France ont consisté à pratiquer une coopération, une connivence trop étroite avec le gouvernement rwandais de l'époque antérieure à mon arrivée au gouvernement, qui était un gouvernement hutu", déclare l'ex-Premier ministre au journal Le Figaro publié samedi 27 février.
"Lorsque le nouveau gouvernement que j'ai dirigé en 1993 est arrivé au pouvoir, il a pris toutes les mesures pour distendre cette coopération. Il a favorisé les accords d'Arusha (1993) entre les Hutu et les Tutsi pour mettre fin aux oppositions des communautés, l'armée française s'est retirée et j'ai veillé à ce qu'on arrête toutes les livraisons d'armes", a poursuivi M. Balladur.
Erreurs d'appréciation
Jeudi à Kigali, Nicolas Sarkozy a reconnu "de graves erreurs d’appréciation" de la France et "une forme d'aveuglement", affirmant notamment que Paris n’avait pas "vu la dimension génocidaire" du régime du président hutu Juvénal Habyarimana qu'il soutenait alors. Il est le premier président français à s'être rendu au Rwanda depuis le génocide, qui a fait, selon l'ONU, plus de 800.000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsi. Le régime rwandais actuel, issu de la rébellion tutsi qui a renversé les partisans hutu de Habyarimana, accuse la France d'avoir entraîné et armé les futurs génocidaires, par son soutien notamment militaire au pouvoir de l'époque, une accusation que récuse catégoriquement la France.
Par ailleurs, en 2008, un rapport d'enquête rwandais accuse une trentaine de chefs politiques et militaires français en poste de 1990 à 1994 -dont Edouard Balladur -d'avoir "participé à l'exécution" du génocide et d'avoir ensuite favorisé la fuite des génocidaires au Zaïre voisin en se servant de l'opération Turquoise.
Opération "strictement humanitaire"
Après l'attentat contre le président Habyarimana, qui a marqué le début du génocide, M. Balladur a fait valoir que la "question était de savoir : faut-il que la France intervienne pour s'interposer entre les combattants ?". "C'est là, a-t-il dit, que j'ai proposé l'opération Turquoise, qui était strictement humanitaire et avait pour objet de protéger le plus de Rwandais possible contre les massacres".
"A-t-elle été décidée trop tard et n'était-elle pas assez importante ? (...) Il ne faut pas oublier que nous devions avoir l'accord des Nations unies, et que pour cela je me suis rendu à New York en compagnie d'Alain Juppé (alors ministre des Affaires étrangères). Donc nous ne pouvions pas aller plus vite, et d'ailleurs nous avons été les premiers à dire qu'il s'agissait d'un génocide, nous Français, par la voix du gouvernement", a-t-il plaidé.