Deux ans et demi après l'échec d'un premier test nucléaire, la Corée du nord a réussi cette nuit à faire exploser un engin atomique, devenant ainsi le neuvième Etat nucléaire dans le monde.
"La République populaire démocratique de Corée a conduit avec succès un nouvel essai nucléaire souterrain le 25 mai dans le cadre des mesures de renforcement de la dissuasion nucléaire", a déclaré KCNA, l'agence de presse officielle du régime communsite. Ce test a été "mené à un niveau plus haut en termes de puissance explosive et de technologie de contrôle", a-t-elle ajouté.
Des sources françaises nous confirment cet essai, qui a eu lieu à 2h 53 (heure française). Il a été immédiatement annoncé par les autorités de Corée du Sud. Selon des sources russes, à prendre avec les plus grandes précautions, l'engin était d'une puissance d'environ 20 kilotonnes.
L'US Geological Service a constaté un "évenèment sismique" d'une magnitude de 4,7, qui s'est déroulé à Kilju à 380 km au nord-est de Pyongyang. Selon les spécialistes américains, le séisme s'est produit à la surface de la terre. (Image : Google Earth et localisaion USGS). En France, les experts du CEA, en charge de la surveillance des essais, analysent les données enregistrées cette nuit.
Un précédent essai avait eu lieu le 9 octobre 2006, mais les experts s'accordent à penser qu'il n'avait pas été concluant, l'arme n'ayant pas réellement fontionnée. La Corée du nord annonçait un nouveau test depuis plusieurs mois. Elle poursuit parallèlement un programme de missiles balistiques lui permettant de transporter des têtes nucléaires. Peu après le test nucléaire, la Corée du nord a d'ailleurs procédé à un tir de trois missiles sol-sol à courte portée (130 km)
La Corée du Nord est le neuvième pays doté de l'arme nucléaire, après les Etats-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, la Chine, la France, l'Inde, Israël et le Pakistan. La Corée du nord s'est retiré du Traité de non proliferation nucléaire, mais la communauté internationale condamne sa volonté de se doter d'une arme nucléaire.
La France "condamne fermement" cet essai, par la voix de Bernard Kouchner alors que les Etats-Unis sont "gravement préoccupés". "Les tentatives de la Corée du Nord de développer des armes nucléaires, ainsi que son programme de missile balistique, représentent une menace pour la paix et la sécurité internationales", affirme le président Obama. "La menace posée par les activités de la Corée du Nord appelle à une action de la communauté internationale". L'Union européenne est "très troublée" et la Russie "inquiète". Le Japon parle "d'acte intolérable" et la Corée du sud, moins virulente que Tokyo, de "grave menace pour la paix et la stabilité". Le conseil de sécurité des Nations Unies devrait se réunir aujourd'hui.
A noter que Pékin, qui "s'oppose fermement", a mis près de douze heures pour réagir, ce qui témoinge de l'embarras de la Chine, principal soutien du régime communiste de Corée du Nord.
Que va faire le monde des démocraties au ventre mou, vitrifier la Corée du Nord, ou gesticuler pour accoucher d'une souris ! Monsieur Obama réagissez de suite comme Kennedy avec la crise de Cuba !
Que va faire l'Europe et la France, sans doute pas grand chose, comme face à l'allemagne d'Hitler en 1936 ?
Demain ce sera l'Iran, et si vous laissez faire (à moins qu'Israël prenne les devants), le monde occidental et libre est fichu !
Si vis pacem, para bellum JDD
au tir d’une fusée, censée mettre un satellite de communication sur orbite, le 5 avril dernier, la Corée du Nord avait fait essuyé une salve de critiques de la part du Conseil de sécurité des Nations unies. En réponse, Pyongyang avait alors exigé des excuses et menacé de procéder à un nouvel essai nucléaire.
Au début du mois de mai, les autorités de Séoul avaient remarqué des mouvements de personnels et de véhicules sur le site nucléaire de Kilju, situé dans le nord-est de la Corée du Nord et où avait été mené le premier essai nucléaire du régime communiste en octobre 2006. En outre, et selon le quotidien Chosun Ilbo, un nouveau centre de lancement de missiles serait en construction sur la côte ouest du pays. Toujours d’après le journal, l’armée sud-coréenne estimait que Pyongyang allait sans tarder mettre ses menaces à exécution, ce qui a été fait ce 25 mai.
“La République populaire démocratique de Corée a conduit avec succès un nouvel essai nucléaire souterrain, dans le cadre des mesures de renforcement de la dissuasion nucléaire” a annoncé l’agence officielle nord-coréenne KCNA. Et pour faire bonne mesure, un missile sol-air d’une portée de 130 km et deux autres vecteurs de courte portée auraient été tirés depuis le site de Musudan-ri, rapporte l’agence de presse sud-coréenne Yonhap.
Selon l’Institut américain d’études géologiques (USGS), une secousse sismique de magnitude 4,7 a été détectée à 00H54 GMT, à 375 km au nord-est de Pyongyang, à une profondeur de 10 km. Les données en cours d’analyse laissent toutefois présager que l’énergie dégagée lors de cet essai nucléaire souterrain serait quatre plus importante que celle constatée lors du précédent mené il y a deux ans et demi et qui avait été considéré comme un échec par les experts. D’après les médias russes, cités par l’agence de presse nippone Jiji, la puissance de l’engin serait équivalente à celle de la bombe larguée par les Américains en août 1945 sur la ville japonaise de Nagasaki.
Les réactions de la communauté internationale à l’annonce de cet essai nucléaire n’ont pas tardé. “Le Japon a demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU” a affirmé leministre nippon des Affaires étrangères, Hirofumi Nakasone, dont le gouvernement est particulièrement inquiet du développement du programme nucléaire nord-coréen et qui a par ailleurs menacé Pyongyang de “prendre des mesures sévères”.
Pour le secrétaire d’Etat de la diplomatie britannique, Bill Rammell, il s’agit d’une “violation flagrante” de la résolution des Nations unies de 2006. “Ce n’est pas une bonne nouvelle et nous condamnons fermement ce tir” a pour sa part commenté Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires étrangères. “La France condamne fermement l’essai nucléaire effectué par la Corée du Nord” et “appelle celle-ci à s’abstenir de toute nouvelle provocation” a renchérit le porte-parole du Quai d’Orsay, Eric Chevallier. “La France se concertera sans les prochaines heures avec ses partenaires du Conseil de sécurité et de la région sur les conséquences à tirer de cet acte grave de la Corée du Nord, et en particulier sur le renforcement des sanctions” a-t-il également ajouté.
“Le gouvernement chinois est résolument opposé au fait que, ignorant l’opposition générale de la communauté internationale, la République démocratique populaire de Corée ait procédé une nouvelle fois à un essai nucléaire” a déclaré le chef de la diplomatie chinoise, dont le pays est un allié de Pyongyang. “La Chine appelle fermement la Corée du Nord à respecter ses engagements de dénucléarisation et à cesser toute action susceptible d’envenimer la situation”, a-t-il poursuivi.
Pour la Russie, cet essai nucléaire “provoque une escalade en Asie du nord-est et menace la sécurité et la stabilité dans la région” et “porte un coup sérieux aux efforts internationaux pour renforcer le Traité de non-prolifération des armes nucléaires”.
Enfin, le président américain, Barack Obama, a estimé que le nucléaire nord-coréen est une “menace pour la paix” ainsi qu’un “sujet de grave inquiétude. “Par son attitude de défi éhontée à l’égard du Conseil de sécurité de l’ONU, la Corée du Nord provoque directement et de manière imprudente la communauté internationale”, a-t-il déclaré. “Le comportement de la Corée du Nord augmente les tensions et sape la stabilité en Asie du Nord-Est. De telles provocations ne serviront qu’à renforcer son isolement” a-t-il ajouté.
Cet essai ayant été réalisé quelques jours après la proposition de l’envoyé spécial des Etats-Unis, Stephen Bosworth, d’ouvrir un dialogue direct avec Pyongyang, c’est l’administration américaine qui est ainsi défiée par le dirigeant communiste nord-coréen Kim Jong-Il. La politique du prédécesseur de Barck Obama à la Maison Blanche, George W. Bush, à l’égard de la Corée du Nord, consistait en un”donnant-donnant” avec Pyongyang. En échange de quelques concessions américaines, Kim Jong-Il s’était apparemment lancé sur la voie d’une dénucléarisation progressive.
Le président Obama, qui a fait du désarmement nucléaire son cheval de bataille, doit désormais résoudre une équation dont la solution est loin d’être évidente. Si il cède au chantage exercé par la Corée du Nord, c’est sa politique en matière de non-prolifération nucléaire qui s’en trouverait décrédiblisée. Quoi qu’il en soit, l’intransigeance nord-coréenne pourrait également signifier l’échec de sa stratégie de dialogue et d’ouverture